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Police, protectrice de l’ordre social (genré) : le cas des femmes manifestantes au Québec

Published onMay 13, 2020
Police, protectrice de l’ordre social (genré) : le cas des femmes manifestantes au Québec
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Police, protectrice de l’ordre social (genré) : le cas des femmes manifestantes au Québec
Police, protectrice de l’ordre social (genré) : le cas des femmes manifestantes au Québec
Description

Le degré de coercition déployé par la police dans le cadre de manifestations varie en partie selon certaines caractéristiques propres aux individus mobilisés : race, classe, idéologie politique, notamment. Les groupes subordonnés qui mettent en cause l’ordre social établi semblent de fait particulièrement visés par des interventions musclées des forces de l’ordre. S’inscrivant dans la continuité de ces études, cet article s’intéresse à la manière dont les manifestantes perçoivent l’influence du genre sur les pratiques policières en matière de gestion de foules ; est-il un facteur auquel les styles de gestion de foules sont sensibles ? Les femmes, en tant que groupe subordonné, sont-elles plus violemment ciblées par la police ? À partir d’entrevues semi-dirigées avec des manifestantes ayant vécu de nombreuses interactions conflictuelles avec la police, il nous a été possible d’observer que le genre caractérise significativement l’expérience des femmes. Plus précisément, les résultats pointent un double traitement des femmes manifestantes par la police. D’un côté, celles qui correspondent en apparence aux stéréotypes associés à leur identité de genre sont considérées par les policiers comme des victimes de mauvaises influences, mobilisées presque par erreur. Ce paternalisme genré décrédibilise leur mobilisation et réduit la portée de leur action politique. De l’autre, celles qui transgressent les rôles qui leur sont habituellement assignés sont traitées avec violence — une violence (verbale et physique) elle-même genrée, visant le corps des femmes de manière spécifique. Ces observations nous amènent à conclure que la police défend également un ordre social genré, punissant plus sévèrement les manifestantes qui transgressent les normes qui y sont associées.

 

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